MAGGIE O’FARRELL
I am, I am, I am
Éditions Belfond (mars 2019)
"Ce ne sont pas mes actes que je décris, c’est moi, c’est mon essence"
"Je suis moi-même la matière de mon livre" Montaigne
Après le succès d’"Assez de bleu dans le ciel", Maggie O’Farrell revient avec un tour de force littéraire et nous livre une œuvre à part, poétique, subtile, intense, qui nous parle tout à la fois de féminisme, de maternité, de violence, de peur et d’amour, tout cela porté par une construction vertigineuse.
Dix-sept instants.
Dix-sept petites morts.
Dix-sept résurrections.
Je suis, je suis, je suis / I am, I am, I am.
Le titre est inspiré d'un texte de Sylvia Plath : "La cloche de détresse"
: "I took a deep breath and listened to the old brag of my heart. I am, I am, I am." "J'ai respiré profondément et j'ai écouté le vieux battement de mon cœur. Je suis, Je suis, Je suis."
"La mort m'a frôlée sur ce sentier, de si près que je l'ai sentie, mais c'est une autre fille qu'elle a attrapée et emportée avec elle."
"I am, I am, I am"
décrit 17 instants inscrits sur 17 endroits du corps de l'auteur, où elle a frôlé la mort, où elle a senti se rapprocher d’elle la grande faucheuse.
Ces 17 scénettes, sans chronologie aucune, ces 17 rendez-vous avec la mort, permettent ainsi de reconstituer la vie de l’auteur, et forment, in fine, un livre émaillé d’expériences peu communes, où l’on voit une femme chercher sa voix, tomber amoureuse, écrire, voyager, enfanter...
En parlant ainsi de sa vie elle nous parle de la nôtre, de nos errances et du miracle incroyable que la vie est à chaque instant. Réjouissons-nous : ces livres-là sont rares ! C'est un hymne à la vie que nous avons entre les mains.
Maggie O'Farrell, au travers de ses 17 "petites morts" nous apprend combien nos vies sont précieuses tout cela avec une poésie et une puissance narrative inégalées.
Avec une grande pudeur, elle vide ses entrailles pour explorer la condition féminine. Vous ne sortirez pas indemnes de cette lecture forte, intense et inoubliable.